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Triguères est une commune française située dans le département du Loiret, en région Centre-Val de Loire.
La commune de Triguères se trouve dans le quadrant nord-est du département du Loiret, dans la région agricole du Gâtinais pauvre. À vol d’oiseau, elle se situe à 80,5 km de sa préfecture Orléans[3], à 18,9 km de Montargis, sous-préfecture, et à 4,4 km de Château-Renard, ancien chef-lieu du canton dont dépendait la commune avant . La commune fait partie du bassin de vie de Château-Renard[5][6].
Les communes les plus proches sont : Château-Renard (4,4 km), Douchy (5,1 km), Melleroy (5,6 km), Saint-Firmin-des-Bois (6,2 km), Montcorbon (7 km), Chuelles (7 km), Fontenouilles (7,2 km, dans l’Yonne), Chêne-Arnoult (7,5 km, dans l’Yonne), Dicy (9 km), Chambeugle (9,8 km) et Courtenay (12,3 km).
Les lieux-dits suivis d’une astérisque sont situés à l’écart de la route indiquée.
(1) Ne pas confondre les Brangers sur la route des Vallées (vers Château-Renard), et les Brangers situés en bordure de commune mais sur la commune limitrophe de Fontenouilles au S-E.
La commune se situe dans le sud du Bassin parisien, le plus grand des trois bassins sédimentaires français. Cette vaste dépression, occupée dans le passé par des mers peu profondes et des lacs, a été comblée, au fur et à mesure que son socle s’affaissait, par des sables et des argiles, issus de l’érosion des reliefs alentours, ainsi que des calcaires d’origine biologique, formant ainsi une succession de couches géologiques.
Les couches affleurantes sur le territoire communal sont constituées de formations superficielles du Quaternaire et de roches sédimentaires datant du Cénozoïque, l’ère géologique la plus récente sur l’échelle des temps géologiques, débutant il y a 66 millions d’années, et du Mésozoïque, anciennement appelé Ère secondaire, qui s’étend de −252,2 à −66,0 Ma. La formation la plus ancienne est de la craie blanche à silex remontant à la période Crétacé. La formation la plus récente est des alluvions récentes des lits mineurs remontant à l’époque Holocène de la période Quaternaire. Le descriptif de ces couches est détaillé dans la feuille « n°366 – Courtenay » de la carte géologique au 1/50 000 du département du Loiret[9][10] et sa notice associée.
La superficie cadastrale de la commune publiée par l’Insee, qui sert de références dans toutes les statistiques, est de 35,78 km[12][Note 1]. La superficie géographique, issue de la BD Topo, composante du Référentiel à grande échelle produit par l’IGN, est quant à elle de 35,91 km[10]. L’altitude du territoire varie entre 112 m et 192 m.
La rivière Ouanne arrose Triguères, coulant d’est en ouest. Très méandreuse, elle est divisée sur toute sa traversée de la commune en deux bras souvent eux-mêmes divisés en bras secondaires. Elle y reçoit :
Ces rus marquent les plateaux au nord et au sud de profondes entailles, notamment le ru de la Dardenne qui présente une importante dénivellation de 40 m sur 286 mètres linéaires sur son coteau Est où passe la route vers Courtenay.
La commune est traversée par trois routes départementales : une route à trafic modéré (la RD 943) et deux routes à faible trafic : la RD 35, la RD 142 et la RD 162.
La RD 943 relie Montargis à Joigny et supporte en 1974 un trafic de 2 435 véhicules/jour dans la traversée de la commune. La RD 142, qui relie Château-Renard à Melleroy, la RD 162, qui relie Saint-Maurice-sur-Aveyron à Courtenay et la RD 35 , qui relie Douchy à La Selle-en-Hermoy supportent un trafic inférieur à 500 véhicules/jour.
En 2016, Triguères est desservie par la ligne régulière n°13 du réseau d’autocars interurbains Ulys qui relie Montcorbon à Montargis. Cette ligne propose un nombre de dessertes variable en fonction des jours ouvrables de la semaine[19]. Des correspondances SNCF, avec le Transilien et le réseau Amelys sont assurées à la gare de Montargis. À compter du , la compétence des services de transports routiers interurbains, réguliers et à la demande est transférée des départements aux régions, et donc localement du département du Loiret à la région Centre-Val de Loire, consécutivement à la loi NOTRe du [20].
La commune est située sur l’ancienne ligne d’Orléans à Châlons.
Triguères résulte, d’après les formes anciennes, d’un plus ancien Trigorre.
-orre s’explique peut-être par une évolution de l’appellatif gaulois durum : « porte, forum, ville close, bourg », lorsque le mot précédent se termine par un -o, c’est-à-dire -o-durum qui aurait abouti à -orre par amuïssement régulier du intervocalique en proto-français. La terminaison -orre, -ore procédant de -o-durum se rencontre également dans Aujeurres (Haute-Marne, Algyorre 1186) ou Izernore (Ain, Isarnodori, génitif, VIIIe siècle).
Le premier élément Trigo-, radical Trig-, est sans doute gaulois. Selon Jean-Marie Cassagne et Mariola Korsak, l’ancienne forme Trigiodurum désignerait ainsi « la forteresse du gaulois Trigio ». Selon toute vraisemblance, ce dernier était un chef d’une tribu ou sous-tribu gauloise qui avait établi une position fortifiée sur une éminence de terrain[29].
Depuis les temps pré-romains et jusqu’en 1825, Triguères a été un point essentiel de surveillance de la route allant de Sens à Gien. Elle fut une ville celte avant de devenir gallo-romaine. Sur 9 hectares de la colline du Donjon (là où se trouve le lieu-dit le Châtelet sur la carte de Cassini), s’étendait un oppidum surveillant le « chemin Perré », empierré de silex selon la mode celte – et non pavé de type romain,. L’endroit est particulièrement adapté au contrôle des passages et autres activités : la colline du Donjon, formant l’éperon de la Garenne, est limitée à l’ouest par la vallée du ru de la Dardenne, au sud par la vallée de l’Ouanne, et à l’est par une vallée sèche[30].
Un riche gisement d’artéfacts datant du Moustérien a été découvert en 1922 au nord-est du lieu-dit la Garenne, dans un terrain constitué d’une mince couche de terre arable recouvrant un sous-sol d’argile mêlé de silex. Les outils trouvés vont du Moustérien de tradition acheuléenne (de 500 000 à 300 000 ans avant le présent – couteaux quadrangulaires à dos naturel ou abattu, pointes triangulaires de type abri Audi) au Moustérien final (30 000 ans – pointes triangulaires avec retouches marginales alternées sur faces opposées, pointes à pédoncules et burins). Le tout est en silex blond et gris moucheté du pays, sauf une lame dont le silex semble provenir de l’Yonne, et un gros racloir dont la roche jaspée est d’origine inconnue[32].
Dans le bois de la Garenne se trouvait un dolmen en grès, dit « dolmen du Vieux-Garçon ». Le plus proche gisement de grès présentant des blocs de cette taille est à 60 km de là, à Souppes-sur-Loing. Au début du XX siècle, l’agriculteur, lassé des curieux, creusa une fosse pour y enterrer le dolmen[31]. Le trilithe était entouré de deux enceintes de fondations.
En 1862 on découvre un puits funéraire celte dans le bourg, lors du creusement d’une cave. De forme elliptique, le puits mesure plus de 5 m de profondeur. Il contient des cendres mêlées d’os, des mâchoires de porc, des cornes de bélier et un pot. Cependant, le propriétaire fait immédiatement combler le puits pour construire sa cave par-dessus.
Une grande levée a été érigée de main d’homme au nord de la colline du Donjon, fermant ainsi l’éperon de la Garenne avec contrescarpe, fossé, escarpe et talus, et conforme en tous points aux caractères décrits par l’empereur romain Jules César pour les fortifications gauloises y compris des poutres enchâssées dans les murs. Elle n’a pu servir qu’à protéger ladite colline contre des assauts éventuels de ce côté – ce qui, tenant compte de l’escarpement des trois autres côtés, en faisait un lieu bien fortifié. Il n’y a cependant à Triguères aucune trace historique d’un quelconque château fortifié, fortification ou donjon.
Nombre des objets trouvés ont été donnés au musée de Sceaux-du-Gâtinais.
Triguères est un candidat possible pour être le Vellaunodunum mentionné par Jules César dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules,,. Les restes d’une ville gallo-romaine importante y ont été retrouvés dans les années 1850-1860, notamment un amphithéâtre pouvant accueillir de 8 000 à 9 000 spectateurs[n 2][30], un cimetière en 1857, le sanctuaire de source au moulin du Chemin en 1858[n 3][31], les villas gallo-romaines des Vallées et des Monts,, un temple gallo-romain[30], un aqueduc et des thermes. Cette localisation est cependant contestée par les sources les plus récentes[36][37].
La « grande Triguères » cessa probablement d’exister en 451 après les guerres menées par Attila, roi des Huns. Il fallut attendre six siècles pour que Triguères renaisse, sans jamais retrouver le faste qu’elle avait connu[31].
Au Donjon, des labours ont dévoilé huit sarcophages et une dizaine de sépultures en pleine terre. Un scramasaxe et un collier en perles en pâte de verre associés, datent de l’époque mérovingienne au moins une partie de ces sépultures.
Sainte Alpais et sa légende précèdent les relevailles de Triguères dans l’élan du christianisme.
La paroisse fait partie du doyenné de Ferrières, diocèse de Sens, à la collation de l’archevêque.
Vers la fin du XI siècle, une église romane est construite sous l’égide de son prêtre Aymery[Note 3]. Le premier document historique connu la concernant est une charte d’ entérinant la vente de la dîme par plusieurs personnes à Eudes de Clermont, chanoine de Sens ; cette charte utilise la forme latinisée du nom de Triguères : Trigorria. Elle a visiblement été partiellement détruite et rebâtie : le mur sud de la seconde travée du chœur est oblique ; les basses nefs et la grande nef sont inclinées ; la porte principale n’est ni dans l’axe du chœur ni dans celui de la nef[39].
La tour du clocher est contemporaine du portail roman, et sinon du même architecte du moins de même facture que celle de l’église de Courtenay (bâtie par Louis VI en 1132).
Rebâtis au XIIe siècle, le chœur et le coin nord-ouest du mur de façade sont de style gothique.
La nef, large maintenant de 10 m, mesurait alors 6 m à 6⁄40 m de large (on voit encore un chaînage de coin de l’ancien mur dans le mur à gauche du portail à l’intérieur). Elle comprend deux travées voûtées en briques depuis 1866, autrefois en lambris dont on voit les restes dans les combles. Le sommet s’élevait alors à environ 14 m du sol[43].
La forme lancéolée des baies du clocher indique le XIII siècle (peut-être dû à un rehaussement du clocher postérieur à la reconstruction du XIIe siècle, clocher dont la base romane n’était plus assez haute par rapport à l’église gothique rebâtie, pour que les cloches aient la portée voulue), mais ses ornements du sommet seraient du XVI siècle, époque des dernières transformations importantes de l’église avec le rajout des bas-côtés et de la sacristie[44].
L’autel de style Louis XIII avec son retable-tabernacle en bois et pâte dorés, vient du couvent des Bénédictines de Montargis (qui fut fondé à la fin de ce règne).
De trois, le nombre de cloches est passé à une, le bourdon (baptisée Martine, Marie, Nicole, Françoise, Charlotte en 1692). Dans leur enthousiasme de célébrer l’armistice de 1945, les habitants la brisèrent et durent la faire refondre en 1946. Mais lors de la remise en place de la nouvelle cloche, fut découverte la statue d’une Vierge royale en bois du XVe siècle cachée dans le mur (probablement à la Révolution).
Le premier patron de l’église est saint Martin ; saint Louis a été ajouté comme patron ultérieurement. L’église possède un reliquaire en cristal taillé et argent, qui semble dater du XII siècle, portant l’inscription : « DIGITUS BEATI MARTINI » (« doigt de saint Martin »), qui contient trois petits paquets de papier. L’un de ces paquets contient une phalange de doigt, probablement de saint Martin bien que le papier porte l’inscription : « Saint Clément » ; l’autre paquet inscrit « Saint Louys » (deuxième patron de l’église) contient un fragment d’os ; le troisième paquet, vide, porte la mention « reliques de saint Clément » en caractères du XVIe siècle.
Le deuxième reliquaire (voir photo ci-contre), du début du XIII siècle, est une boîte en cuivre posée sur un socle, dont l’intérieur est divisé en compartiments contenant des reliques de plusieurs saints et des parcelles de la vraie croix ; chaque compartiment porte une inscription désignant le saint dont il contient la relique, en écriture du XIIIe siècle. Ce deuxième reliquaire était enfermé dans une gaine en cuir repoussé (voir photo dans la galerie ici plus bas) de 22 cm de hauteur, depuis longtemps perdue si bien que personne n’en avait entendu parler ; cette gaine a été retrouvée vers 1860 dans un réduit du chœur de l’église et donnée au musée de Montargis. Le reliquaire en cuivre contient de nombreuses reliques[Note 4], certaines nommées, d’autres non ; parmi celles dont l’étiquette s’est perdue, il y a peut-être des reliques de sainte Alpais, puisque l’église est connue pour en posséder. Sainte Alpais, née et ayant passé sa vie à Triguères, est toujours célébrée le premier dimanche de juillet. Le musée historique d’Orléans possède une pierre gravée assez grossièrement d’un christ, qui provient de l’église de Triguères[47].
La paroisse faisait partie du doyenné de Ferrières, diocèse de Sens. Au XVI siècle elle était taxée 400 livres tournois, de même que les églises de Montcorbon, Saint-Germain et Saint-Maurice-sur-Aveyron (Solterre seule payait 800 livres tournois)[39].
Au XIV siècle, le seigneur de Triguères était Jean du Sochet, de Gy-les-Nonains. Sa fille Marie épousa Jean d’Avy. La famille d’Avy, ou David, en vient à posséder de nombreux fiefs sur Château-Renard, Douchy, Conflans. Vers 1550 ils firent construire le Châtelet, c’est-à-dire la partie ancienne de la demeure appelée le Donjon (et non la demeure bourgeoise construite plus tard dans la même enceinte), au long de la route menant à Courtenay. En 1685, devenus endettés, leurs biens furent vendus par adjudication. La propriété fut achetée comme maison de campagne par les bénédictines de Montargis. Aux alentours de 1750, celles-ci, qui possédaient alors pratiquement tout le pays de Triguères, firent construire une maison de belle apparence à côté du Châtelet. À la Révolution, cette propriété fut saisie comme tous les biens du clergé et vendue au sieur Jalouzot. M. Fouet, maire de Triguères, l’acquit au XIXe siècle, puis la famille Lassailly en 1919. Un de leurs parents lointains, l’historien Boutet de Monvel, dirigea les fouilles gallo-romaines dans les années 1850,.
Une grande dalle dans l’église porte une inscription[Note 5] indiquant l’implantation de longue date de la famille d’Avy dans le village.
L’étymologie du nom Le Grand Courtoiseau (« la Cour des Oisons ») renvoie à Gefroy Oison qui en fut propriétaire en 1300. Le château passa ensuite aux d’Avy en 1353. Il se situait alors à l’emplacement actuel de la ferme du château. Après la guerre de Cent Ans, les d’Avy le firent construire sur son emplacement actuel. Le bâtiment précédent, devenu la ferme, garda longtemps des tours – d’où son nom de ferme de la Guetterie.
À la suite des revers de fortune des d’Avy, la famille Farins, bourgeois de Triguères, acheta le château de Courtoiseau et la ferme de la Guetterie. Leurs héritiers, les de Lisle, furent les derniers à se nommer en 1650 « seigneurs de la Guettrie et de Courtoiseau. » Le château devint ensuite la propriété des Hodoart, noblesse de robe de Sens. Ceux-ci possédaient également Villegardin à Chéroy, et d’autres fiefs proches. Antoine Dupré de Saint-Maur, petit-fils du collaborateur de Buffon[n 6], en hérita vers le milieu du XVIII siècle et lui donna son allure actuelle. Le domaine fut ensuite acheté au XIXe siècle aux Cornut de la Fontaine de Coincy, qui y demeurèrent de 1836 à 1906. Ils y furent suivis par Alfred Léon Gérault-Richard, journaliste socialiste qui combattit le boulangisme.
La paroisse de Villargis est réunie à celle de Triguères à la fin XIV siècle ou au début XVe siècle.
Entre le et le , plus de 2 800 réfugiés espagnols fuyant l’effondrement de la république espagnole devant les troupes de Franco, arrivent dans le Loiret. Devant l’insuffisance des structures d’accueil d’Orléans, 46 centres d’accueil ruraux sont ouverts, dont un à Triguères[49]. Les réfugiés, essentiellement des femmes et des enfants (les hommes sont désarmés et retenus dans le Sud de la France), sont soumis à une quarantaine stricte, vaccinés, le courrier est limité, et le ravitaillement, s’il est peu varié et cuisiné à la française, est cependant assuré. Une partie des réfugiés rentrent en Espagne, incités par le gouvernement français qui facilite les conditions du retour, ceux préférant rester sont regroupés au camp de la verrerie des Aydes, à Fleury-les-Aubrais[49].
En 2015 la région Centre, à laquelle appartient Triguères, devient la région Centre-Val de Loire.
Triguères est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l’Insee,,,. La commune est en outre hors attraction des villes[55][56].
L’occupation des sols de la commune, telle qu’elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l’importance des territoires agricoles (91,5 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (92,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (78,1 %), zones agricoles hétérogènes (8,3 %), forêts (6,8 %), prairies (5,1 %), zones urbanisées (1,8 %).
L’évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIII siècle), la carte d’état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l’IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd’hui)[Carte 1].
Le conseil municipal prescrit l’élaboration d’un plan local d’urbanisme le , en application de la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains, dite loi SRU. Après l’enquête publique qui s’est déroulée du au , le document est approuvé le ,.
La commune de Triguères est vulnérable à différents aléas naturels : inondations (par débordement de l’Ouanne), climatiques (hiver exceptionnel ou canicule), mouvements de terrains ou sismique (sismicité très faible). Entre 1989 et 2019, huit arrêtés ministériels ayant porté reconnaissance de catastrophe naturelle ont été pris pour le territoire de la commune : cinq pour des inondations et coulées de boues et trois pour des mouvements de terrains[61].
Certaines parties du territoire communal sont exposées aux crues de l’Ouanne. Le risque d’inondation est pris en compte dans l’aménagement du territoire de la commune par le biais du Plan de prévention du risque inondation (PPRI) Agglomération montargoise et Loing Aval approuvé le par arrêté préfectoral[63].
Le territoire de la commune peut également être concerné par un risque d’effondrement de cavités souterraines non connues. Une cartographie départementale de l’inventaire des cavités souterraines et des désordres de surface a été réalisée. Il a été recensé sur la commune plusieurs effondrements de cavités.
Par ailleurs le sol du territoire communal peut faire l’objet de mouvements de terrain liés à la sécheresse. Le phénomène de retrait-gonflement des argiles est la conséquence d’un changement d’humidité des sols argileux. Les argiles sont capables de fixer l’eau disponible mais aussi de la perdre en se rétractant en cas de sécheresse. Ce phénomène peut provoquer des dégâts très importants sur les constructions (fissures, déformations des ouvertures) pouvant rendre inhabitables certains locaux. Celui-ci a particulièrement affecté le Loiret après la canicule de l’été 2003. Une grande partie du territoire de la commune est soumis à un aléa « moyen » face à ce risque, selon l’échelle définie par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM)[66].
Depuis le , la France dispose d’un nouveau zonage sismique divisant le territoire national en cinq zones de sismicité croissante. La commune, à l’instar de l’ensemble du département, est concernée par un risque très faible[61].
La paroisse et bourg de Triguères acquiert le statut de municipalité avec le décret du de l’Assemblée Nationale, puis celui de « commune » au sens de l’administration territoriale actuelle, par le décret de la Convention nationale du 10 brumaire an II ()[69]. Il faut toutefois attendre la loi du sur l’organisation municipale pour qu’un régime juridique uniforme soit défini pour toutes les communes de France, point de départ de l’affirmation progressive des communes face au pouvoir central.
Aucun événement de restructuration majeure du territoire, de type suppression, cession ou réception de territoire, n’a affecté la commune depuis sa création.
Le , un arrêté préfectoral transforme le SIVOM du canton de Château-Renard, créé le , en Communauté de Communes de Château-Renard qui comprend dix communes dont Triguères[72]. La commune appartient à d’autres établissements publics de coopération intercommunale, de type syndicats ou autres regroupements intercommunaux. Le découpage territorial de ces structures est en constante évolution dans une perspective de rationalisation et d’efficience des services.
Le , la communauté de communes du Betz et de la Cléry (CCBC) et la communauté de communes de Château-Renard (CCCR) fusionnent pour donner naissance à la communauté de communes de la Cléry, du Betz et de l’Ouanne (3CBO). À l’occasion de cette fusion, le Syndicat d’Aménagement Rural (SAR) de Château-Renard et Courtenay, totalement inclus dans le périmètre de la 3CBO, fait partie intégrante de la nouvelle entité créée[73].
Au-delà du maire, premier magistrat administrant la commune, les personnalités élues dont le mandat est relatif à une collectivité à laquelle est rattachée la commune de Triguères et représentant donc le territoire communal au sein de chacune de ces collectivités sont les suivantes :
Sous l’Ancien Régime, à la veille des États généraux de 1789, la paroisse de Triguères était rattachée sur le plan ecclésiastique de l’ancien diocèse de Sens et sur le plan judiciaire au bailliage de Montargis[77].
La loi du divise le pays en 83 départements découpés chacun en six à neuf districts eux-mêmes découpés en cantons regroupant des communes. Les districts, tout comme les départements, sont le siège d’une administration d’État et constituent à ce titre des circonscriptions administratives. La commune de Triguères est alors incluse dans le canton de Chateaurenard, le district de Montargis et le département du Loiret.
La recherche d’un équilibre entre la volonté d’organiser une administration dont les cadres permettent l’exécution et le contrôle des lois d’une part, et la volonté d’accorder une certaine autonomie aux collectivités de base (paroisses, bourgs, villes) d’autre part, s’étale de 1789 à 1838. Les découpages territoriaux évoluent ensuite au gré des réformes visant à décentraliser ou recentraliser l’action de l’État. La régionalisation fonctionnelle des services de l’État (1945-1971) aboutit à la création de régions[80]. L’acte I de la décentralisation de 1982-1983 constitue une étape importante en donnant l’autonomie aux collectivités territoriales, régions, départements et communes. L’acte II intervient en 2003-2006[82], puis l’acte III en 2012-2015.
Le tableau suivant présente les rattachements, au niveau infra-départemental, de la commune de Triguères aux différentes circonscriptions administratives et électorales ainsi que l’historique de l’évolution de leurs territoires.
La commune de Triguères est rattachée au département du Loiret et à la région Centre-Val de Loire, à la fois circonscriptions administratives de l’État et collectivités territoriales.
Depuis les élections municipales de 2014, le conseil municipal de Triguères, commune de plus de 1 000 habitants, est élu au scrutin proportionnel de liste à deux tours (sans aucune modification possible de la liste), pour un mandat de six ans renouvelable[96]. Il est composé de 15 membres. L’exécutif communal est constitué par le maire, élu par le conseil municipal, parmi ses membres, pour un mandat de six ans, c’est-à-dire pour la durée du mandat du conseil.
En 2016, la commune est membre du syndicat d’aménagement rural (SAR) des cantons de Courtenay et Château-Renard. Celui-ci assure la collecte et le traitement des ordures ménagères résiduelles en porte à porte, des emballages ménagers recyclables, des journaux-magazines et du verre en points d’apport volontaire[100]. Trois déchèteries accueillent les encombrants et autres déchets spécifiques (déchets verts, déchets dangereux, gravats, ferrailles, cartons, cartouches/capsules). La déchèterie la plus proche est située sur la commune de Château-Renard. Le SAR n’assure pas le traitement, ni la valorisation des déchets collectés qui sont effectués par le SMIRTOM et différents prestataires. Le SMIRTOM de Montargis procède à l’élimination et la valorisation énergétique des déchets ménagers dans l’usine d’Amilly, construite en 1969. Une convention de délégation du service public de traitement a été conclue en 2013 avec la société Novergie Centre, filiale énergie du Groupe Suez pour la valorisation énergétique des déchets[102].
Depuis le , la gestion des déchets ménagers ne fait plus partie des compétences de la commune mais est une compétence obligatoire de la communauté de communes de la Cléry, du Betz et de l’Ouanne (3CBO) en application de la loi NOTRe du [103]. À l’occasion de la création de la 3CBO, le Syndicat d’Aménagement Rural (SAR) de Château-Renard et Courtenay, totalement inclus dans le périmètre de cette nouvelle structure, est dissout par arrêté préfectoral du et les personnels, biens et équipements font désormais partie intégrante de la nouvelle communauté de communes.
Le service public d’eau potable est une compétence obligatoire des communes depuis l’adoption de la loi du 30 décembre 2006 sur l’eau et les milieux aquatiques. Au , la production et la distribution de l’eau potable sur le territoire communal sont assurées par la commune elle-même[105]. La loi NOTRe du 7 août 2015 prévoit que le transfert des compétences « eau et assainissement » vers les communautés de communes sera obligatoire à compter du . Le transfert d’une compétence entraîne de facto la mise à disposition gratuite de plein droit des biens, équipements et services publics utilisés, à la date du transfert, pour l’exercice de ces compétences et la substitution de la communauté dans les droits et obligations des communes[106][107].
La compétence assainissement, qui recouvre obligatoirement la collecte, le transport et l’épuration des eaux usées, l’élimination des boues produites, ainsi que le contrôle des raccordements aux réseaux publics de collecte, est assurée par la commune elle-même[109]. La commune est raccordée à une station d’épuration située sur le territoire communal, mise en service le et dont la capacité nominale de traitement est de 600 EH, soit 100 m/jour. Cet équipement utilise un procédé d’épuration biologique dit « à boues activées »[110][111].
L’assainissement non collectif (ANC) désigne les installations individuelles de traitement des eaux domestiques qui ne sont pas desservies par un réseau public de collecte des eaux usées et qui doivent en conséquence traiter elles-mêmes leurs eaux usées avant de les rejeter dans le milieu naturel. Le Syndicat mixte d’Aménagement Rural des cantons de Courtenay et de Château-Renard a créé un service public d’assainissement non collectif (SPANC) qui a pour missions la vérification de la conception et de l’exécution des ouvrages pour les installations neuves ou réhabilitées et la vérification périodique du bon fonctionnement et de l’entretien des installations existantes[113][114]. Depuis le , le SPANC est assuré par la 3CBO, dont la création a été accompagnée de la dissolution du Syndicat d’Aménagement Rural (SAR) de Château-Renard et Courtenay[73].
Le « prix de l’eau » doit permettre de financer l’ensemble des investissements (mise en place de nouveaux ouvrages, mise aux normes du patrimoine existant, renouvellement du patrimoine, etc.) mais aussi les frais de fonctionnement du service (frais de personnel du service, électricité, produits de traitement, renouvellement du matériel, analyses, élimination des déchets, etc.). L’observatoire national des services d’eau et d’assainissement publie la description actualisée des services publics d’eau potable et d’assainissement, qu’il s’agisse de leur organisation, de leur tarif ou de leur performance[116]. Le prix au m³ est calculé pour une consommation annuelle de 120 m (référence INSEE)[117].
L’évolution du nombre d’habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l’Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d’information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d’une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[129].
En 2020, la commune comptait 1 282 habitants, en diminution de 4,19 % par rapport à 2014 (Loiret : +1,88 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Triguères est située dans l’académie d’Orléans-Tours et dans la circonscription de Montargis-Est. La commune possède une école maternelle et une école primaire.
Le village compte deux monuments inscrits à l’inventaire des monuments historiques français :
L’église Saint-Martin, des XI, XIIe et XVI siècles, est inscrite à l’inventaire des monuments historiques le [132]. L’église contient plusieurs objets classés Monuments historiques au titre d’objet : deux reliquaires du XIII siècle, l’un en argent et en cristal[133], l’autre en cuivre ; un tableau de l’école flamande du XVIe siècle représentant le Christ de pitié ; un autel daté de 1673 signé du sculpteur Vatimel[136] ; une statue du XV siècle représentant la Vierge à l’Enfant[137] ; une cloche en bronze datée de 1692 ; une plaque en pierre du XIe siècle commémorant la construction de l’église.
Le manoir du Grand-Courtoiseau des XVII – XVIIIe siècles inscrit à l’inventaire des monuments historiques le . Le manoir est situé à l’emplacement d’une ancienne forteresse construite vers 1480. Parmi les hôtes célèbres du manoir, on note le miniaturiste Jean-Baptiste Augustin qui y vécut de 1819 jusqu’à sa mort en 1832 ; le naturaliste Auguste-Henri Cornut de la Fontaine de Coincy (1837-1903) ; à partir de 1906, le journaliste et homme politique Alfred Léon Gérault-Richard ; à partir de 1946 s’y sont succédé notamment l’écrivain Hervé Bazin qui y vécut en autarcie et y écrit ses dernières œuvres, et le chanteur compositeur Marcel Mouloudji. Depuis 1991 on peut visiter le jardin du Grand Courtoiseau créé par Alain Richer[141][142].
L’inventaire a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Le territoire communal de Triguères ne comprend pas de Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF).
Une marnière au lieu-dit la Montagne des Bruyères, près des Raignaults et du ru de la Dardenne, sert de gîte d’hibernation pour des chauve-souris. Elle a été regroupée avec sept autres marnières de l’est du Loiret dans le même cas, cet ensemble de cinq sites ayant en 2013 été classé en Zone Spéciale de Conservation et le tout intégré au réseau Natura 2000.
La marnière de Triguères, dont le plus long boyau atteint 62 m, est la plus grande des grottes de ce groupe. Elle est également la seule du groupe à abriter des barbastelles, apparues en 2003. On y trouve aussi des vespertilions à oreilles échancrées et des grands murins,.
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